jeudi 6 mars 2025

De la musique avant toute chose

Les Chroniques de Durdane de Jack Vance


Thème et variations


Qu'est-ce qui fait d'un auteur – ici, Jack Vance – un grand conteur ? Qu'est-ce qui explique que, plus de cinquante après sa première parution, on puisse encore prendre plaisir à (re)découvrir une de ses oeuvres – ici, Les Chroniques de Durdane, lues en service de presse, dans la somptueuse réédition du Bélial' ?


La première réponse qui vienne à l'esprit tient en un mot : world-building (qui est aussi, comme souvent, du word-building, Vance étant réputé pour sa prose quasi-Edouardienne et pourtant limpide, peut-être héritée de Lord Dunsany) – et il est indubitable que Vance nous en met littéralement plein la vue (ici pages 266-267) :

"C'est au crépuscule que Garwiy atteignait le summum de sa beauté, avec la lumière basse des trois soleils inondant le verre des hautes tours et engendrant les couleurs avec prodigalité. De toutes les directions, en haut et en bas, sur les dalles de verre pur ou à travers elles, sur et à travers les coupoles, les bulbes, les bossages et les ornements sculptés, au milieu et autour des balustrades des balcons hauts perchés, des rangées d'arcades et d'arcs-boutants, des volutes de cristal et des colonnes prismatiques –, de partout affluaient les vagues de riches couleurs : pourpres purs pour charmer l'esprit ; verts limpides, profonds et soutenus, vert d'eau, vert feuille, vert émeraude ; bleus clairs et foncés, avec l'outremer, le smalt et la gamme des bleus intermédiaires ; reflets et images récurrentes de rouge, ombres internes de lumières impossibles à définir ; ou proche des surfaces, l'éclat du temps ; l'oxydation en pellicules métalliques."


Une deuxième réponse, tout aussi simple à formuler, mais plus longue à détailler, me semble néanmoins s'imposer : le talent d'un conteur tient tout entier dans son maniement des archétypes, des "tropes" dirait Russell Letson (page 533 ou 535 de sa postface, qui replace Les Chroniques de Durdane dans l'ensemble de l'oeuvre de Vance ; Russell Letson souligne également, comme je le ferai ici avec ma cérébralité habituelle, combien l'oeuvre dépasse le simple divertissement).


Selon moi, l'effet de cette habileté vancienne à manier les archétypes peut s'observer dans les deux sens de la ligne temporelle : dans le futur (la réutilisation par d'autres de tropes présents dans Les Chroniques de Durdane, preuve que Vance, s'il ne les a pas inventés, a su leur donner une forme propice à se propager) et dans le passé (la façon dont Vance distord, même imperceptiblement, les tropes dont il hérite).


La première observation est la plus facile (je ne m'y attarderai donc pas trop).

Prenez par exemple un des postulats de base des deux premières Chroniques de Durdane, L'Homme sans visage et Les Paladins de la liberté, à savoir l'attribution à la puberté d'un torque pouvant exploser (et arracher la tête de son porteur) si le personnage éponyme en décide (page 300, avec la mention d'un animal anthropomorphe propre à Durdane) :

"Comment ferions-nous respecter nos lois ? Par un corps de coercition ? Des espions ? Des prisons ? La torture ? L'hypnotisme ? Des drogues ? Les hommes sans contraintes sont des ahulphes. J'affirme que la faille n'est pas dans le torque ; elle réside dans la nature humaine qui rend le torque nécessaire."

Ce même postulat se retrouvera, sous une forme légèrement différente (un vaccin mortel à terme pour une personne sur mille), dans le manga Ikigami – Préavis de mort, de Motorô Mase, avec la même volonté d'interroger les structures sociales ainsi formées et leur éventuel remplacement par quelque chose de plus démocratique.


Autre exemple, le stratagème que Gastel Etzwane emploie contre les Rogushkoïs (avec un résultat mitigé) dans le chapitre 8 de L'Homme sans visage se retrouvera employé (avec un peu plus de succès) dans La Dernière chevauchée de Thomas (Tom) Eidson (je reviendrai bientôt sur la parenté évidente des Chroniques de Durdane avec le western).


L'influence est parfois beaucoup plus globale (l'histoire d'un individu sorti de son microcosme pour découvrir peu à peu les enjeux du macrocosme, c'est aussi celle d'Anatèm ou de Quitter les monts d'Automne, et sans doute aussi il est vrai celle de n'importe quel bildungsroman qui se respecte) ou beaucoup plus locale, comme la description de cette créature insectoïde, source selon moi d'une des premières scènes de Matrix (page 364) :

"Avec un fascination horrifiée, Etzwane s'approcha pour regarder dans le bocal. La créature était ramassée sur elle-même et convolutée comme un petit cerveau brun : six pattes articulées sortaient de dessous le corps, chacune terminée par trois petites palpes robustes. Les longs filaments ou nerfs saillaient d'une extrémité à travers un groupe d'organes sensoriels."


Dit autrement, Les Chroniques de Durdane, (re)lues cinquante ans après, offrent ce charme que peuvent avoir les variations sur un thème connu (et non, je n'utilise pas cette métaphore musicale par hasard, j'y reviendrai) – sauf que le thème est ici connu parce que Vance a fortement contribué à le faire connaître (au moyen d'un style efficace, mais ne s'interdisant pas une précision digne de la hard SF ; voyez les diverses citations dont j'émaille cette chronique).


Femmes et archétypes


Mieux (j'en viens donc à la deuxième observation, celle tournée vers le passé), Vance a contribué à refaçonner les archétypes dont il héritait, à savoir, comme je le montrerai, ceux que le space opera (et le planet opera avec lui) emprunte autant au western (plus ou moins classique) qu'au roman d'aventures pur et dur (Fortune carrée de Kessel, source d'inspiration évidente d'Asutra, la troisième et dernière des Chroniques de Durdane).


Même quand il semble sacrifier au culte, propre à ces genres fondamentalement coloniaux, de "la virilité" (page 301, mot prononcé par ce personnage ambigu qu'est Jerd Finnerack, j'y reviendrai), et n'utiliser qu'une palette très restreinte de personnages féminins (seulement 9 reçoivent un nom, soit moins d'un tiers du dramatis personae), Jack Vance fait jouer à la féminité un rôle plus subtil qu'il n'y paraît à première vue – le passage suivant (page 359) est donc l'exception qui confirme la règle :

"Les femmes devinrent hystériques. Elles ramassèrent des armes tombées à terre et sabrèrent les gnomes sautillants, en hurlant de joie comme des possédées."


A première vue en effet, les rôles des 9 personnages féminins non anonymes sont des plus conventionnels dans leur rapport au héros, Gastel Etzwane, et se classent dans les deux grandes catégories habituelles (la maman et la putain, pour le dire à la Jean Eustache), à savoir :

– des figures familiales (réelles ou symboliques), mères dans L'Homme sans visage (Eathre, la sienne propre ; Glynet, celle d'un de ses condisciples au temple ; Jatalie, la patronne de sa mère), grand-mère (symboliquement parlant, Kretzel dans Asutra, j'en reparle tout de suite) ou soeurs (Delambre, la sienne propre ; Azouk, une inconnue dont je vais aussi reparler) ;

– des amantes potentielles (Dashan des Czandales, qui lui sert de secrétaire et de maîtresse dans Les Paladins de la liberté ; Jurjin de Xhiallinen et Rune la Baguette de Saule, deux avatars évidents de femme fatale).


Toutefois, si l'on excepte Glynet et Jatalie (qui sont juste évoquées en passant) ainsi que Delambre ou Dashan (qui ne servent guère que de plantes vertes dans le décor), les 5 personnages féminins restants, les plus marquants, sont tous associés d'une façon ou d'une autre à la grande affaire de la vie de Gastel Etzwane, la musique (sur laquelle je reviendrai) :

– sa mère Eathre lui parle de son père musicien et l'incite à jouer du khitan ;

– Azouk est la fillette grâce à laquelle il va être introduit dans un camp de musiciens (et se voir offrir tout à la fois son premier khitan et des informations fallacieuses sur son père) ;

– autant Jurjin que Rune apparaissent à Etzwane dans un contexte musical (une taverne ou un feu de camp) qui explique sans doute en partie l'attraction irréfléchie qu'il va subir (mais dont il reviendra relativement vite) ;

– enfin Kretzel l'initiera à une musique extraterrestre dans le camp d'esclaves où il se retrouvera prisonnier lors de sa dernière aventure (Asutra).


De façon significative, c'est en utilisant ces deux marqueurs, les femmes et la musique, que Jack Vance va renvoyer dos à dos deux des archétypes les plus importants des Chroniques de Durdane, les Chilites (évidents avatars des Mormons, ou de n'importe quels intégristes religieux) et les Rogushkoïs (non moins évidents avatars des Indiens, comme le prouve notamment leur peau rouge) ; tous deux sont en effet incapables d'apprécier la musique, tout en étant en revanche très sensibles à l'odor di femina chère à Apollinaire :

– "Les Chilites peuvent déceler la souillure femelle encore plus facilement qu'un homme renifle la fumée" (page 22) ;

– quant aux Rogushkoïs (page 527), "L'une des essences féminines exerce une attraction sur eux. Ils sont attirés aussi sûrement qu'un ahulphe l'est par une charogne ; ils détectent la bouffée la plus évanescente et foncent à travers n'importe quel obstacle pour se satisfaire."


Ce rapprochement est le premier indice que Jack Vance ne se contente pas de réécrire, sous un masque transparent (le Shant et ses 62 cantons s'étirant d'ouest en est, le long des lignes de chemin d'air), l'histoire archétypique des Etats-Unis (suturés eux par le chemin de fer), et plus précisément des guerres indiennes, auxquelles Les Paladins de la liberté fait fortement penser (mais il y a L'Homme sans visage avant, et Asutra après).


Un deuxième indice serait le fait que, dans la symbolique des couleurs extrêmement élaborée en vigueur dans le Shant (on l'a vu avec ma première citation, Jack Vance est peintre avant d'être conteur), le rouge est la couleur de "l'invisibilité" (une note le précise page 62, soit bien avant qu'on apprenne, page 95, la couleur de peau des Rogushkoïs) : ces monstres ne seraient-ils pas au fond la matérialisation de quelque chose d'invisible et d'abstrait, digne des créatures difformes de Solaris ?


La réponse à cette question est bien sûr affirmative ; ça sera l'évidence même dès que Gastel Etzwane (et nous avec lui) apprendra qui est derrière les Rogushkoïs (et qui était derrière L'Homme sans visage) : loin de verser dans le complotisme, Les Chroniques de Durdane prennent alors à la fois une tournure intergalactique (culminant dans Asutra, en rupture avec les deux précédents romans) et symbolique (le destin de Jerd Finnerack est particulièrement symptomatique de ce point de vue-là).


A l'évidence en effet cette "âme profonde" à laquelle se réfèrent constamment les personnages manipulés (page 198 ou 346), c'est cette "nature humaine" (page 300) foncièrement mauvaise que le torque entendait dompter, donc cette hubris qui nous pousse à vouloir dépasser les limites que le destin nous a assignées – et à vouloir, notamment, toujours plus de pouvoir.

(De ce point de vue-là, il est significatif me semble-t-il que les Palasedrans, les Mexicains du Shant, à la fois valorisent "l'affirmation de soi sur l'environnement", page 354, et considèrent les débiles mentaux comme du "matériau humain de rebut", page 353 ; ah, et ils n'apprécient pas la musique, bien sûr).


Pouvoir et musique


C'est précisément lors de la discussion sur le torque (au chapitre 8 des Paladins de la liberté) que Les Chroniques de Durdane révèlent leur vraie visage, celui d'une réflexion sur les relations de domination (qui culminera dans Asutra) : les quatre participants à la conversation sont en effet autant de facettes possibles du pouvoir, au point d'incarner les quatre fonctions mythiques classiques – la tripartition bien connue de Georges Dumézil enrichie par Pierre & André Sauzeau (oui, Vance manipule aussi ces archétypes-là).


Jerd Finnerack, futur chef des Vaillants Hommes Libres (et d'une Agence de renseignements évoquant la CIA), est un parfait représentant de la fonction guerrière (l'Athos des Trois mousquetaires) ; 

le juriste Mialambre:Octogone est un représentant tout aussi parfait de la fonction juridique (et magico-religieuse, l'Aramis des Trois mousquetaires) ;

il paraît plus hardi de faire du musicien Dystar le représentant de la fonction productive (et agricole, le Porthos gourmand des Trois mousquetaires), mais il faut bien voir que sa musique le nourrit littéralement (elle lui paye son repas) – et que Vance croit à la valeur de la production culturelle (ici au pouvoir unificateur de la musique, sur lequel je reviendrai).


La quatrième fonction, c'est celle du trickster, le joueur de tours qui met du désordre dans l'ordre établi (d'Artagnan des Trois mousquetaires, mais aussi le Cugel de Vance lui-même) ; et c'est bien sûr Gastel Etzwane qui la prend ici en charge – j'ai parlé plus haut d'un de ses stratagèmes, mais il y en a bien d'autres, comme ceux qui lui permettent de se venger d'un condisciple délateur ou de s'évader du temple dans le chapitre 3 de L'Homme sans visage, ou encore de fausser compagnie à la Société des chemins d'air dans le chapitre 4.


Il y a cependant dans Les Chroniques de Durdane une différence essentielle avec le trickster traditionnel (qui a tendance à s'enivrer des bons tours qu'il joue aux autres, donc de son pouvoir de nuisance) : comme le souligne Russell Letson dans sa postface (page 534), Gastel Etzwane évolue vers "une prise de conscience des conséquences possibles de ses actes", ce que Vance souligne d'ailleurs ouvertement (page 242) :

"Le musicien se rendait maintenant compte qu'il avait acquis sa liberté au prix des souffrances de son ancien compagnon."


Ainsi, dans le chapitre 12 des Paladins de liberté, Gastel Etzwane, alors au sommet de son pouvoir, va manquer de commettre une erreur judiciaire ; mais contrairement à Jerd Finnerack, il va en tirer les leçons, et prendre peu à peu ses distances avec le nouveau gouvernement du Shant (page 371, chapitre 1 d'Asutra) :

"La joie que ressentit Gastel Etzwane suite à cette victoire ne fut que de courte durée. Il se replia bientôt sur lui-même dans un accès d'introspection morose. Il prit conscience d'une intense aversion pour les responsabilités et pour la fonction publique en général, s'étonnant d'avoir tenu son poste aussi loin et aussi longtemps. De retour à Garwiy, il démissionna de la Chambre Pourpre avec une hâte presque insultante ; il redevint Gastel Etzwane le musicien, cela, et rien de plus. Son moral remonta aussitôt, il se sentit libre et en pleine possession de ses moyens. Cet état d'esprit dura deux jours, puis s'altéra parce que la question Et maintenant ? ne trouvait aucune réponse naturelle ou simple."


Comme le soulignent ces derniers mots, on ne se désintoxique pas aussi simplement des sensations grisantes que procurent le pouvoir ou l'aventure ; et Gastel Etzwane va se trouver, dans Asutra, en train de s'inventer une quête (raison pour laquelle, comme je l'ai suggéré plus haut, le côté femme fatale de Rune la Baguette de Saule ne saurait être sur-estimé, Etzwane s'en servant manifestement comme d'un prétexte à tenter l'impossible).


C'est sans doute pour ça que ce dernier volet des Chroniques de Durdane déconcerte autant de monde (Roland C. Wagner en tête, mais pas David Morrese) : ce n'est pas que Jack Vance se cherche un scénario, comme son personnage, c'est tout simplement que, comme dans un bildungsroman classique (sauf qu'ici l'esclavage règne partout), il liquide les grandes pensées de Gastel Etzwane sur l'héroïsme et le sens de la vie – voir la réaction du musicien aux révélations finales, que je ne déflorerai bien sûr pas (page 528) :

"Ifness s'exprima d'une voix empreinte d'une inquiétude polie : "Vous semblez chagrin : mon récit vous a-t-il peiné en quoi que ce soit ?

Absolument pas, répondit Etzwane. Comme vous l'avez dit, la vérité détruit bien des illusions."


Que reste-t-il, dans ces conditions, au musicien ? La réponse est dans la question : tel le Candide de Voltaire, qui a compris que l'essentiel était de cultiver son jardin plutôt que de courir le monde (ou de le dominer), Gastel Etzwane est finalement reconduit (autant dans le premier que dans le troisième volet des Chroniques de Durdane) vers ce qui est essentiel dans sa vie (et dans celle de Vance) – la musique.


La musique est célébrée pour sa capacité à induire, chez Etzwane, "une convergence de ses composantes disparates" (page 372) mais aussi, dans le Shant, une "unité d'action" (page 301, tel est le "pouvoir de la musique" de Dystar, qui reviendra pourtant plein de "mélancolie" de sa tournée, page 325, certainement parce qu'il l'a accomplie seul) – voir aussi la page 279 :

"Etzwane se renfonça dans son fauteuil. De l'estrade vinrent les sons bien-aimés des instruments que l'on accorde, puis les instructions de Frolitz, une ou deux répliques marmonnées. Frolitz hocha la tête, agita le coude, et une fois encore le miracle familier se produisit : jaillie du chaos, la musique."


Cela n'apparaît pas forcément dans cet extrait, mais avec les descriptions du chemin d'air, celles de concerts sont parmi les plus techniques – et les plus magistrales – des Chroniques de Durdane ; et ce n'est pas un hasard, puisque selon moi c'est dans la pratique musicale (collective) que gît la morale de l'oeuvre de Vance (lui-même musicien amateur).


Ici Vance rejoint un ultime archétype, né au XVIIIe siècle avec l'invention du concert : "un idéal d'égalité qui attribue à chaque individu une aptitude au jugement esthétique, source de plaisir communicable" (suivant David Ledent) – un idéal sans doute socialement plus efficace que toutes les structures démocratiques mises en place par Gastel Etzwane dans Les Paladins de la liberté.


"De la musique avant toute chose" : la célèbre phrase de Verlaine me semble être le point d'orgue des Chroniques de Durdane, et la devise de Gastel Erzwane, musicien jusque dans les camps d'esclaves d'Asutra (qui évoquent d'autres camps de sinistre mémoire, voir page 492), tout autant que de Jack Vance – le passage suivant (dernière citation pour la route, page 264) ne résume-t-il pas à lui seul toute l'oeuvre, autant dans son intrigue que dans son style (musical) ?

"Juste au moment où Etzwane commençait à s'en désintéresser, Dystar modifia l'âme du cromorne pour établir un tout nouvel environnement : les mêmes mélodies, sur le même rythme, mais elles racontaient maintenant une histoire tourmentée d'adieux cruels et de rires moqueurs, de démons des toits et d'oiseaux des tempêtes. Le druithine mit une sourdine aux aigus, étrangla les âmes et ralentit le tempo. La musique proclama la fragilité de tout ce qui est plaisant et brillant, le triomphe des ténèbres, et s'acheva en un sinistre accord vibrant... Une pause, puis une soudaine coda soulignant que, par ailleurs, les choses pouvaient fort bien être exactement le contraire."



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